Une famille, mais dont le cœur est brisé par un époux qui prend une seconde femme. Une culture, mais qui ne semble pas pouvoir être transmise, seulement inculquée. Des amitiés, mais pour lesquelles l’intimidation et la compétition sont le ciment. Comment la fascination de la liberté peut-elle s’ériger en un principe de destruction ? Mignonnes répond violemment à cette question affleurée, immersion inéluctable dans le malaise. Toute valeur est salie et la danse, symbole vivant d’émancipation, devient voyeurisme. Le corps de ces jeunes femmes, que l’on aimerait croire encore enfants, se donne en un mouvement conscient et sexualisé, déhanchement assumé au rythme d’une frustration grandissante. Si la provocation est constante, elle est une réponse vivante aux humiliations : l’absence d’intimité, les clichés qui escortent toute femme grandissante et les interdits qui l’entourent. Le mouvement s’emballe pourtant, créateur d’une violence assumée. Film ambitieux dont l’excès d’explicite trahit parfois le propos, Mignonnes force le regard et l’interrogation, se refusant aux compromis, à l’image de sa dangereuse héroïne.
Pour en savoir plus : http://www.bacfilms.com/distribution/fr/films/mignonnes