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La Souffleuse

« comme le sens a besoin des mots, ainsi les mots ont besoin de notre voix »

Place de Héros

© D. Matvejevas, photo de presse du théâtre Les Gémeaux : Scène Nationale-Sceaux

La pièce de Thomas Bernhard, commande nationale à la gloire de l’Autriche et qui fit scandale à l’époque de son écriture, offre trois tableaux où silence et flot de paroles déséquilibrent le spectateur. Elle relate l’histoire d’un professeur juif qui se défenestre avant de déménager à Oxford pour échapper entre autre aux visions de sa femme. Celle-ci, rongée par la culpabilité d’avoir vu son pays accueillir Hitler en fils prodige au moment de l’Anschluss, ne supporte pas de vivre sur la place même qui vit ce triomphe : la place des héros. L’auteur voulait ainsi dénoncer le déni de responsabilité de l’Autriche qui venait tout juste d’élire un premier ministre dont le passé nazi s’exposait à tous. La question se pose alors : pourquoi faire le choix de représenter cette pièce aujourd’hui et en France ? (suite…)

Qui a tué mon père

© Jean-Louis Fernandez, photo de presse de La Colline - théâtre national

Avec cette représentation, Stanislas Nordey proclame que le souffle est cœur battant du théâtre et que l’acteur en est son coureur de fond. Ambitieux projet qui demande à son spectateur une similaire endurance, Qui a tué mon père fait le pari du rythme comme structure du récit. Car en effet, que dire de cette pièce qui oscille entre théâtre (et le plus beau qui soit) et conte ? Entre récit de soi et récital révolutionnaire ? (suite…)

Fanny et Alexandre

© Christophe Raynaud de Lage, photo de presse de la Comédie-Française

L’adaptation au théâtre de l’œuvre d’Ingmar Bergman, réalisée par Julie Deliquet, transmet une émotion toute particulière aux amoureux de l’art dramatique. Représenter ce qu’est la grande famille du théâtre en en découvrant les joies et les blessures, et ce au sein de la maison de Molière, possède une signification très forte. Ce symbolisme aurait pu aisément étouffer la pièce et la réduire au brillant hommage d’un art. Or, Julie Deliquet échappe à cet écueil, tout d’abord par la dureté des réalités dépeintes, mais aussi grâce à l’ingéniosité dont sa mise en scène fait preuve. Divisée en deux volets antagonistes dont l’opposition aurait pu rompre la cohérence de la pièce, un lien demeure, indéfectible : l’imagination et la capacité à croire. (suite…)

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