Menu

La Souffleuse

« comme le sens a besoin des mots, ainsi les mots ont besoin de notre voix »

Britannicus

© Brigitte Enguérand, photo de presse de la Comédie-Française

D’Agrippine, de Junie ou d’Octavie, quel nom choisir pour esquisser le sujet imprévu du Britannicus de Racine : les femmes ? La mise en scène de Stéphane Braunschweig épouse l’étrange paradoxe de cette lutte fratricide pourtant délivrée par la main de ces exclues omniprésentes. Agrippine, convaincante Dominique Blanc, ouvre le chant du « monstre naissant »1 dans l’antichambre du pouvoir : cependant, si cette tragédie a souvent été présentée comme intimiste, préférant à la tribune les coulisses, son sujet n’en demeure pas moins hautement politique et il serait ici dommage de dissocier l’affaire de famille et l’affaire d’Etat. Le squelette de la table ovale désertée, où siègent d’habitude les ministres, tantôt apparaissant de front ou obscurcie d’un voile trompeur, demeure le lieu de décisions et d’actions qui auront une répercussion publique indéniable. Les personnages féminins structurent les relations entre les hommes et ne sont pas de simples prétextes à l’affrontement mais bien les raisons de celui-ci. Agrippine ou la femme qui se rêve empereur de l’ombre refuse d’écouter le précepte selon lequel « Rome veut un maître, et non une maîtresse »2, de même que Junie refuse de comprendre que l’on puisse vouloir plus de mal à un homme, Britannicus, déjà dépossédé de tout. (suite…)

Bérénice

© Elizabeth Carecchio, photo de presse de l'Odéon, théâtre de l'Europe

« Toujours aimer, toujours souffrir, toujours mourir »

Ce vers, de la plume de Corneille, essentialise ce qu’est Bérénice de Racine. Comment concilier cette exténuation des passions avec l’idée que Bérénice est une pièce écrite de « rien » et où il ne se passe « rien » ? Comment relever le défi de la mise en scène de cette nudité tragique ? Comment comprendre ces mots que Racine choisit pour dépeindre l’amour total qu’il poétise dans Bérénice ? (suite…)

Macbeth

© Elizabeth Carecchio, photo de presse de l'Odéon, théâtre de l'Europe

Stéphane Braunschweig nous propose cette saison une adaptation étonnante de la pièce maudite de Shakespeare, Macbeth. Titan qui résiste encore à ses lecteurs, spectateurs et metteurs en scène, le choix de cette pièce est un défi, tant par l’humanité noire qu’elle nous laisse entrevoir, que par sa difficulté esthétique et technique à être montée. En effet, le surnaturel, ou Destin, y joue un rôle important : sorcières, spectres et bois qui marchent, entourent la scène d’une brume glaçante au travers de laquelle il est difficile alors de décider du vrai, du faux et du monstrueux. (suite…)

Abonnez-vous à mon blog par email:

Loading