Le drame se niche partout. Il se love dans les intérieurs confortables, dans les musiques trépidantes et les projections de films anodines. Il parvient à s’immiscer dans les interstices d’une famille dont tous les membres dépendent les uns des autres et dont le malheur provient de cette dépendance même. Reflet de notre naufrage, témoin involontaire et aimant de notre déconfiture, l’autre se tient là, indispensable et insupportable. L’éternelle présence de ce regard tant désiré quoique haï, Julie Deliquet choisit de la matérialiser en divisant son public : deux vagues d’yeux curieux se font face, la scène émergeant au creux de ce duo-duel. (suite…)