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La Souffleuse

« comme le sens a besoin des mots, ainsi les mots ont besoin de notre voix »

Le Garçon

Couverture de l'édition de la collection folio

Voilà un roman qui mérite que l’on parle de lui, et qu’on en dise du bien. L’auteur, Marcus Malte, convie son lecteur à partager la traversée de son « garçon », jeune homme dont l’horizon va s’élargir au fil des pages, au fil des rencontres, au fil des pertes. Vivant dans le dénuement le plus complet, aussi bien physique qu’intellectuel, ce dernier va parcourir les routes de France et progressivement s’ouvrir aux hommes, à l’amour, à la culture. (suite…)

Partage de Midi

© Jean-Louis Fernandez, photo de presse du Théâtre de la Ville

Faire d’une scène publique l’intime cocon d’une passion brûlante est l’un des paradoxes les plus riches que le théâtre puisse offrir à son spectateur en terme d’émotion, et ce d’autant plus lorsque ce drame de l’amour est écrit par Paul Claudel. L’intensité de la représentation se ressent donc dès les premiers « versets » soufflés, expulsés d’une poitrine qui souffre de l’effort que ce texte de titan représente pour elle. La très grande stylisation du spectacle souligne la matérialité des corps en sueur et exténuant d’amour, dans une partition à quatre voix et qui se fait souvent duo ou duel. (suite…)

Retour à Reims

© Mathilda Olmi, photo de presse du Théâtre de la Ville

Passer la porte d’un théâtre, puis entrer dans un studio de radio, pour finalement s’immerger dans les images d’un documentaire afin de mettre en scène un essai sociologique et philosophique, tels sont les rites de passage imposés par Thomas Ostermeier dans Retour à Reims. Ce vaste champ des possibles est exploité avec doigté et permet au spectateur de comprendre pourquoi il est si délicat d’adapter à la scène un écrit autobiographique. En effet, le texte qui nous est lu par Irène Jacob est extrait de l’essai du même titre de Didier Eribon. Dans cet ouvrage, l’auteur retrace son exil voulu de la banlieue de Reims à Paris et de la classe ouvrière à laquelle appartient sa famille à l’intelligentsia mondaine. Au fil des lignes, il devient de plus en plus évident que son rejet du milieu familial fut un rejet de classe, aussi bien qu’une protection salutaire contre l’homophobie. Il décrit ainsi en quoi il lui fut plus facile en tant qu’intellectuel de mener l’analyse de ce qu’il nomme la « honte sexuelle » que de reconnaître la honte sociale qui le rongeait. (suite…)

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