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La Souffleuse

« comme le sens a besoin des mots, ainsi les mots ont besoin de notre voix »

Le Pays Lointain

© Jean-Louis Fernandez, photo de presse de l'Odéon, théâtre de l'Europe

La carcasse d’une voiture, lien scénique entre la famille choisie et la famille de naissance du héros, hante la scène de l’Odéon à l’occasion de la mise en scène du Pays Lointain par Clément Hervieu-Léger. Louis, sur le point de mourir, décide de revenir en province chez ses parents pour leur annoncer la tragique nouvelle. La pièce, dont la forme surprend le spectateur par sa langue lyrique et par son long prologue, représente sans fard l’exténuation des relations humaines. Le fils, ou plutôt l’auteur lui-même, apparaît comme un homme solitaire dont l’hypocrisie et le désespoir de la démarche sont fortement soulignés par son « ami de longue date » : il revient chez lui après avoir abandonné ses proches en sachant que parler de sa mort prochaine provoquera leur pardon immédiat. (suite…)

Place de Héros

© D. Matvejevas, photo de presse du théâtre Les Gémeaux : Scène Nationale-Sceaux

La pièce de Thomas Bernhard, commande nationale à la gloire de l’Autriche et qui fit scandale à l’époque de son écriture, offre trois tableaux où silence et flot de paroles déséquilibrent le spectateur. Elle relate l’histoire d’un professeur juif qui se défenestre avant de déménager à Oxford pour échapper entre autre aux visions de sa femme. Celle-ci, rongée par la culpabilité d’avoir vu son pays accueillir Hitler en fils prodige au moment de l’Anschluss, ne supporte pas de vivre sur la place même qui vit ce triomphe : la place des héros. L’auteur voulait ainsi dénoncer le déni de responsabilité de l’Autriche qui venait tout juste d’élire un premier ministre dont le passé nazi s’exposait à tous. La question se pose alors : pourquoi faire le choix de représenter cette pièce aujourd’hui et en France ? (suite…)

Qui a tué mon père

© Jean-Louis Fernandez, photo de presse de La Colline - théâtre national

Avec cette représentation, Stanislas Nordey proclame que le souffle est cœur battant du théâtre et que l’acteur en est son coureur de fond. Ambitieux projet qui demande à son spectateur une similaire endurance, Qui a tué mon père fait le pari du rythme comme structure du récit. Car en effet, que dire de cette pièce qui oscille entre théâtre (et le plus beau qui soit) et conte ? Entre récit de soi et récital révolutionnaire ? (suite…)

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