« Etre ou ne pas être », telle n’est plus la question. Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent, pièce donnée au Théâtre des Gémeaux, propose une réponse existentialiste à ce dilemme de l’introspection. Il n’est plus ici question d’être, mais bien d’exister. Hamlet fait le choix de la vie, le choix de l’amour et de l’avenir. Cette relecture séduisante d’un personnage qui sort de lui-même pour dépasser sa paralysie traumatique, pour s’ouvrir à une hérédité qui commence avec lui et qui ne s’embarrasse plus d’un passé empoisonné, n’est malheureusement pas exploitée jusqu’au bout. L’amour solaire des deux jeunes amants, en passe de devenir parents, est abîmé par l’omniprésence de l’inceste et par une destinée toute Œdipienne. Qui croit pouvoir échapper à son destin, au déterminisme de sa condition ou de sa famille, se trompe. En cela, la relecture de Benjamin Porée se révèle sans doute être moins novatrice qu’espérée. (suite…)