Menu

La Souffleuse

« comme le sens a besoin des mots, ainsi les mots ont besoin de notre voix »

Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent

© Les Gémeaux : Scène Nationale-Sceaux, photo de presse

« Etre ou ne pas être », telle n’est plus la question. Il nous faut arracher la joie aux jours qui filent, pièce donnée au Théâtre des Gémeaux, propose une réponse existentialiste à ce dilemme de l’introspection. Il n’est plus ici question d’être, mais bien d’exister. Hamlet fait le choix de la vie, le choix de l’amour et de l’avenir. Cette relecture séduisante d’un personnage qui sort de lui-même pour dépasser sa paralysie traumatique, pour s’ouvrir à une hérédité qui commence avec lui et qui ne s’embarrasse plus d’un passé empoisonné, n’est malheureusement pas exploitée jusqu’au bout. L’amour solaire des deux jeunes amants, en passe de devenir parents, est abîmé par l’omniprésence de l’inceste et par une destinée toute Œdipienne. Qui croit pouvoir échapper à son destin, au déterminisme de sa condition ou de sa famille, se trompe. En cela, la relecture de Benjamin Porée se révèle sans doute être moins novatrice qu’espérée. (suite…)

La Nuit des Rois ou tout ce que vous voudrez

© Jean-Louis Fernandez, photo de presse de la Comédie-Française

Les comédies méritent et demandent qu’on les mette en scène. Ostermeier le prouve une nouvelle fois à son public en choisissant de monter la Nuit des Rois ou tout ce que vous voudrez à la Comédie Française. Texte shakespearien d’autant plus difficile d’accès qu’il repose sur l’humour, il est ici révélé par la mise en scène exubérante et jubilatoire qu’en propose le metteur en scène allemand. En effet, ce drame de la représentation est une farce aussi cruelle que drôle et qui rappelle à son spectateur à quel point le rire est puissant, et donc bien souvent destructeur. Complice d’une violence tout d’abord latente puis explicite, le rire du spectateur le rend coupable de la méchanceté perverse qu’il voit s’exprimer devant lui. Il s’agit pourtant d’une pièce où l’on rit vraiment et Laurent Stocker et Christian Montenez s’en donnent à cœur joie, mêlant folie, grossièreté, esprit et lucidité. L’aspect contemporain de certains sketchs est ici bienvenu, et placé dans la bouche des fous, il sous-entend que la conscience sociale de l’époque leur appartient et qu’en un sens, c’est à eux que nous devrions prêter attention. (suite…)

Macbeth

© Elizabeth Carecchio, photo de presse de l'Odéon, théâtre de l'Europe

Stéphane Braunschweig nous propose cette saison une adaptation étonnante de la pièce maudite de Shakespeare, Macbeth. Titan qui résiste encore à ses lecteurs, spectateurs et metteurs en scène, le choix de cette pièce est un défi, tant par l’humanité noire qu’elle nous laisse entrevoir, que par sa difficulté esthétique et technique à être montée. En effet, le surnaturel, ou Destin, y joue un rôle important : sorcières, spectres et bois qui marchent, entourent la scène d’une brume glaçante au travers de laquelle il est difficile alors de décider du vrai, du faux et du monstrueux. (suite…)

Abonnez-vous à mon blog par email:

Loading