Menu

La Souffleuse

« comme le sens a besoin des mots, ainsi les mots ont besoin de notre voix »

Champs Élysées Film Festival – Introduction

© Champs Élysées Film Festival

S’introduire dans le monde du cinéma n’est pas sans risque. Les yeux bleus de Marylin, si attrayants soient-ils, cachent en réalité un gouffre d’interrogations. Diffracter la lumière, briser les faux-semblants, s’attaquer aux mythes sont des tâches que l’espièglerie sérieuse de l’icône américaine invite à entreprendre. Le Champs Elysées Film Festival est donc le lieu d’une plongée pour spectateur averti, plongée en eaux troubles dont le but est précisément d’offrir un contre-champ parfois violent au bleu turquoise des cartes postales idylliques. La programmation et les invités témoignent ainsi de cette volonté de déconstruction dont il est difficile de sortir indemne : pouvoir, sexualité, raison, tout est soumis à la violence de mythes qui façonnent notre perception de la réalité. (suite…)

Opening Night

© Simon Gosselin, photo de presse du théâtre des Bouffes du Nord

Le magnifique théâtre des Bouffes du Nord accueille sur sa scène Opening Night, adaptation d’un scénario de John Cassavetes, pièce résolument moderne et déchirée qui contraste avec la vieille bâtisse tout en s’y intégrant parfaitement. Jouant sur les espaces et les limites scéniques, Cyril Teste fait perdre le fil à son spectateur, qui ne sait plus faire la distinction entre fiction, fiction dans la fiction, réalité de la fiction et réalité. Cette représentation, à la pointe du contemporain, pourrait brandir avec suffisance cette bannière du post-dramatique, mais le metteur en scène instille un humour qui touche à l’autodérision et rassure le spectateur qui n’arrive pas toujours à suivre l’intrigue ou à comprendre les liens qui unissent les personnages. (suite…)

Le Pays Lointain

© Jean-Louis Fernandez, photo de presse de l'Odéon, théâtre de l'Europe

La carcasse d’une voiture, lien scénique entre la famille choisie et la famille de naissance du héros, hante la scène de l’Odéon à l’occasion de la mise en scène du Pays Lointain par Clément Hervieu-Léger. Louis, sur le point de mourir, décide de revenir en province chez ses parents pour leur annoncer la tragique nouvelle. La pièce, dont la forme surprend le spectateur par sa langue lyrique et par son long prologue, représente sans fard l’exténuation des relations humaines. Le fils, ou plutôt l’auteur lui-même, apparaît comme un homme solitaire dont l’hypocrisie et le désespoir de la démarche sont fortement soulignés par son « ami de longue date » : il revient chez lui après avoir abandonné ses proches en sachant que parler de sa mort prochaine provoquera leur pardon immédiat. (suite…)

Abonnez-vous à mon blog par email:

Loading